Being founded in 1874 in Bern (Switzerland) the Universal Postal Union (UPU), including the Republic of Armenia among its member-countries and represented by “HayPost” CJSC, announces an International Letter-Writing Competition every year in order to promote the literacy and the role of letter-writing all over the world.

This year the 45th International Letter-Writing Competition under the theme “Write a letter to your 45-year-old self” has been organized by “HayPost” CJSC with the support of the RA Ministry of Transport, Communication and Information Technologies and the RA Ministry of Education and Science. The mentioned theme was announced by the Universal Postal Union in celebration of the International Letter-Writing Competition’s 45th anniversary.

Participating in the above-mentioned competition,ZavenAntonyan, a 9th grader of “Hay Krtutyun” educational complex of Yerevan, was awarded a special mention certificate by the UPU international jury.

The official ceremony of awarding the certificate to ZavenAntonyan was attended by RA Deputy Minister of Transport, Communication and Information Technologies Mr. GagikTadevosyan, Chairman of the Board of Trustees of “Hay Krtutyun” educational complex, Armenia Representative of the Armenian Missionary Association of America Mr. HarutNersesyan, Principal of the educational complex Ms. MelanyaGeghamyan, family members of ZavenAntonyan, Managing Director of “Haypost” CJSC Mr. Juan Pablo Gechidjian. Those present congratulated ZavenAntonyan and presented gifts from Director General of the Universal Postal Union Mr.Bishar Hussein and RA Minister of Transport, Communication and Information Technologies Mr. Vahan Martirosyan.

Last year, too, the special mention certificate was granted to the author of the essay, representing the Republic of Armenia in the 44th International letter-Writing Competition.

Below is ZavenAntonyan’s letter in French written to his 45-year-old self:

10 mars 2016

Bonjour, Zav…

Tu vas bien ? Ah oui, je sais, je sais que tu n’aimes pas cette question. Peut-être tu vas mal, trop mal, mais est-ce que tu vas en parler aux gens ?
Je t’écris cette lettre au fond des années pour te rappeler ce que tu aimais le plus et à quoi tu donnais un grand cas d’importance pendant les années de ton adolescence d’or.
Te rappelles-tu, tu aimais blaguer, même quand tu étais triste. Tu blaguais sans aucun motif, mais pas avec n’importe qui. Tu ne blaguais qu’avec tes amis. Tu évitais des gens froids et indifférents. Tu n’aimais pas quand on te critiquait en ta présence. Tu aimais faire tourner la balle du foot sur les bouts de tes doigts, tu aimais compter les arbres de votre cour. Tu aimais jouer aux échecs avec le grand-père Ohan. Tu aimais quand on t’offrait du chocolat.
Les jours ont passé. Ton enfance douce est devenue un passé. Ta jeunesse aussi … Tu as vu déjà 45 printemps et peut-être tu en verras encore autant. Maintenant tu te mets au balcon, tu t’assieds sur ton fauteuil, tes jambes sont croisées et tu lis ces lignes. Tu lis à haute voix comme d’habitude. Peut-être ta voix est devenue grosse comme tu le rêvais dès l’âge de 9 ans, tu as cette voix rauque et masculine. Tu lis lentement et tu te souviens…
Tu te souviens des jours chauds et ensoleillés. Il faisait chaud même en hiver car tu avais chaud dans ton âme. Tu ne lis pas seulement pour lire. Tu lis et tu te souviens de ce moment décisif quand toi, un adolescent âgé de quatorze ans, tu as décidé de t’écrire une lettre et faire de manière que cela t’arrive quand tu auras 45 ans. Qu’est-ce qui t’a obligé d’agir comme ça, la peur que la vie peut te changer et que tu peux oublier tout ce qui avait de l’importance pour toi à cette époque, ou bien ce n’était qu’un jeu, un concours ?
Les années se sont écoulées et tu n’es pas capable de retourner ton adolescence épanouissante. Tu ne peux plus retourner la balle du foot avec laquelle tu as marqué ton premier but. Tu ne peux pas retourner le jeu d’échecs perdu. Tu ne peux pas retrouver ton grand-père Ohan. Tu ne peux pas retrouver ton enfance.
Peut-être maintenant, les héros principaux de ton enfance n’existent plus. Le chauffeur de taxi Karén, qui fumait toujours pendant les pauses, n’existe plus. La pause de Karén ne finissait que quand il terminait de fumer toutes ses cigarettes «Garni». La grand-mère Séda, qui était toujours mécontente de tout et de tous, et qui, en nettoyant l’entrée «maudissait» les mecs de la cour qui la salissaient, mais chaque fois, en les voyant, sortait de sa poche un bonbon et les régalait avec un bon sourire, n’existe plus. Mon premier amour n’existe plus. Je ne me souviens même pas de son nom. Je suis tombé amoureux d’elle à l’âge de trois ans, quand elle m’a prié de fermer les yeux, puis elle a versé le seau rempli de sol sur ma tête. Dès ce jour-là mon amour pour elle s’est agrandi.Tous ces gens n’existent plus ou bien ils existent mais ils ne sont pas à mes côtés. C’est la vie, tout peut arriver. Mais tous eux ils font partie de ton enfance, Zav, de ton et de mon enfance.
Je parle beaucoup et toi, tu te tais toujours. Est-ce à cause de ton âge ? Tu es devenu un homme d’âge mûr. Peut-être quelques fils blancs sont apparus dans tes cheveux. Peut-être tu portes des lunettes. Je ne suis pas au courant. Mais je suis sûr que ton âme et ton cœur sont restés les mêmes. Au fond de l’âme tu es le même petit garçon qui aimait passer ses soirs sur le toit de leur bâtiment entouré de ses amis. Tes amis s’asseyaient, bavardaient, mais toi, tu te couchais sur les bancs, sans faire du bruit et tu regardais là, où deux éternités se croisaient. C’etait le coucher du soleil. Le temps s’est écoulé, les choses ont évolué depuis, sauf, peut-être le coucher du soleil qui est resté le même. Zaven, dis-moi que toi-aussi, tu es resté le même, dis-moi que ton cœur se met à battre la chamade chaque fois que tu regardes ce coucher du soleil.
Zav, tu me manques beaucoup, j’ai besoin de cette aube de ma vie…

Amicalement Zavén Antonian